Extrait sonore
Pendant les jours ordinaires, les enfants de chœur n’avaient pas le droit de s’installer dans les salles des chanoines et leur comportement était très contrôlé. Mais pendant quelques jours après Noël, il y avait un charivari, appelé aussi fête des fous. Victor Hugo était fasciné par la fête des fous. Le roman de V. Hugo se place en 1482 et s’imagine une fête des fous à l’Epiphanie.
La fête des fous (du 26 décembre au 1 janvier) a été dénoncée par une ordonnance d’Eudes de Sully de 1198 et on entend encore parler des excès de ces festivités en 1445, cette fois c’est la faculté de théologie de Paris qui dans une lettre à tous les prélats et chapitres condamne et décrit les excès :
- Prêtres et clercs masqués et costumés qui dansent dans le chœur durant l’office
- Qui mangent des boulettes grasses sur l’autel
- Qui jouent aux dés dans l’église
- Qui encensent avec le cuir de vieillies savates
Ces fêtes sont aussi condamnées par Gerson, et par le concile de Bâle. Les excès décrits sont là pour scandaliser et faire cesser ce qui est une pratique courante dans les cathédrales de la fin du Moyen âge. Nous allons imaginer l’ambiance de la fête pendant les trois jours qui suivaient Noël et au cours desquels différents groupes du clergé dont les enfants le 27/28 décembre bénéficiaient d’un relâchement de la discipline et d’un rituel d’inversion : ils avaient le droit de faire ce qui leur était interdit au motif que Dieu « abaisse les puissants et élève les humbles ».
Max Harris 2011, Sacred Folly. A New History of the Feast of Fools
J. Heers 1983 Fêtes des fous et carnavals
Seebacher, Le système du vide dans Notre-Dame de Paris, Littérature 5, 1972, 95-106