Mixage 3D au CNSMDP

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Le mixage 3D Binaural

Par David Poirier-Quinot & Jean-Marc Lyzwa

Le mixage 3D binaural présente plusieurs spécificités par rapport au mixage stéréo traditionnel. Tout d’abord, il offre une image sonore réaliste, immersive et extra-crânienne, bien différente de l’image intra-crânienne résultant d’une écoute stéréophonique au casque. Il permet également de recréer artificiellement une perception sonore naturelle. Pour cela, il s’appuie sur une simulation de la façon dont le son est affecté par les oreilles de l’auditeur, en utilisant ce que l’on appelle la « Fonction de Transfert de la Tête » ou HRTF. Ces HRTFs sont uniques à chaque personne, comme une empreinte acoustique, représentant ce que le cerveau utilise pour localiser d’où viennent les sons.

Le mixage binaural utilise un moteur de rendu avec une seule HRTF. Cette dernière étant différente pour chaque individu, cela signifie que l’ingénieur du son mixe avec les oreilles de quelqu’un d’autre pour les oreilles de quelqu’un d’autre.

En créant un champ sonore sphérique complet de 360°, plutôt que les 60° frontaux limités de la stéréo, ce mixage 3D pour une position d’écoute choisie permet à l’ingénieur de construire précisément une image sonore d’une scénographie donnée tout en limitant les risques de masquage entre les différents sons. Ce projet a été construit progressivement en ajoutant successivement les différentes couches sonores.

Bien qu’il faille s’attendre à des pertes en précision du rendu à cause de cette HRTF non individuelle et de la qualité du casque de l’auditeur, le résultat devrait satisfaire la plupart des gens. Le défi est de réaliser un mix qui soit à la fois une création technique et artistique, dans lequel tout le monde perçoit toutes les subtilités.